Hier soir, j’ai du appeler V. pour savoir ce que c’était que cette histoire de sociopathe. Il a cherché dans son dictionnaire et a été obligé d’admettre que ce mot n’existe pas. Il a cependant objecté que ça devait être un “terme anglais” et bien sûr on y croit tous!
J’ai commencé à lui demander pourquoi il trouvait que j’étais une “sociopathe” mais la conversation a tellement dérivée que je me suis retrouvée à parler de moi pendant deux heures sans presque m’arrêter. Ça ne m’était jamais arrivé. Je ne comprends pas pourquoi il m’écoutait. C’est bizarre. Qu’est ce que ça peut bien lui faire que je pense ci et ça, que je souffre de ci et ça, que je comprenne pas pourquoi je suis comme ça?
Il me posait des questions. Il disait qu’il était en train de réfléchir intensemment en même temps pour me comprendre. Parler de moi comme ça, aussi longtemps, ça m’a fait du bien, ça m’a fait comprendre pleins de choses. J’espère que j’aurais le temps de le voir mercredi prochain mais si c’est pour encore finir trempée et avoir l’air complètement conne plantée en plein milieu de Pigalle...
Je discutais avec ma mère hier et puis brusquement elle m’a dit qu’elle pensait que la baby-sitter qui me gardait autrefois avait tué son mari. J’ai toujours su qu’elle était pas très nette mais bon à ce point là... Quand j’avais 5-6 ans elle me racontait toujours des histoires horribles de petites filles kidnappées à la sortie de l’école. Ça m’effrayait. Toutes les après-midi, elle me racontait qu’une petite fille avait encore disparu. Je devenais obscédée par ça. Je faisais tout le temps des cauchemards. Une fois j’ai rêvé que le type d’un resto de ma rue voulait nous kidnapper et nous tuer moi et ma soeur, il courrait dans la rue avec un grand couteau de cuisine; pendant des années je n’ai plus osé passer devant ce restaurant. Je crois qu’elle m’a bien traumatisée avec ses histoires. Plus tard, quand il y a eu l’affaire Dutroux, elle s’est déchainée, elle n’en pouvait plus! Elle ne se lassait pas de me raconter les tortures que les enfants avaient subi.