Vendredi (01/04/05)
Après la fin
Ce blog s’est arrêté il y a plus d’un an. (Je crois.) Depuis, j’espère que j’ai (un peu) changé. Je ne sais pas si on passe encore ici, mais sait-on jamais, voilà: http://faestend.joueb.com. Pour ceux qui voudraient une suite, un après. (L’entre a disparu, censuré.)
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Mardi (09/03/04)
The last but not the least
Je pense qu’il est inutile de continuer ce blog tant que je ne me sens pas capable de m’y exprimer librement. De dire vraiment qui je suis.(Comme si je le savais!) D’arriver à sortir certaines choses.
Comme je n’en serais sûrement jamais capable...
Je sais que j’vais probablement ouvrir un nouveau blog dans deux semaines. J’ai besoin d’écrire.
Mais si c’est encore pour y réciter les mêmes conneries. Ça devient lassant. Pour moi. Et sûrement pour vous. Si tenter qu’il y eut un vous.
Je suis conventionnelle au fond. Ça rime avec superficielle.
La vie est un éternel recommencement.
J’arrête aussi car je sens que ça ne mène à rien. Que je m’amène rien de plus.
Que je suis comme les autres. Sans les...
Je pensais que le temps changeait. Que les gens changeaient. L’évolution. Qu’un jour j’aurais ma place. Que j’y arriverais.
Mais j’doute.
Et je crois que je vais cesser mon envolée lyrique à la con. J’en ai assez dit.
S’il y a quelqu’un que ça intéresse :
http://toxange.joueb.com/images/11.jpg
http://toxange.joueb.com/images/222.jpg
(Et je suppose que ce post va avoir autant de réactions que les autres.
C’est à dire aucune.)
Comme je n’en serais sûrement jamais capable...
Je sais que j’vais probablement ouvrir un nouveau blog dans deux semaines. J’ai besoin d’écrire.
Mais si c’est encore pour y réciter les mêmes conneries. Ça devient lassant. Pour moi. Et sûrement pour vous. Si tenter qu’il y eut un vous.
Je suis conventionnelle au fond. Ça rime avec superficielle.
La vie est un éternel recommencement.
J’arrête aussi car je sens que ça ne mène à rien. Que je m’amène rien de plus.
Que je suis comme les autres. Sans les...
Je pensais que le temps changeait. Que les gens changeaient. L’évolution. Qu’un jour j’aurais ma place. Que j’y arriverais.
Mais j’doute.
Et je crois que je vais cesser mon envolée lyrique à la con. J’en ai assez dit.
S’il y a quelqu’un que ça intéresse :
http://toxange.joueb.com/images/11.jpg
http://toxange.joueb.com/images/222.jpg
(Et je suppose que ce post va avoir autant de réactions que les autres.
C’est à dire aucune.)
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Lundi (08/03/04)
Case départ (Je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils, elles)
Il faisait chaud d’après ses souvenirs. Elle aimait la chaleur. Parce qu’elle n’avait pas le nez rouge en permanence. Parce que malgré tout, elle était une fille du Sud. Son sang était brûlant, lui rappelant constamment qui elle était. Elle avait toujours eu un rapport ambigu au sang. À la fois source de fascination, mais aussi de dégoût. Elle marchait. Cheveux dénoués, une légère brise. Ils se croisèrent une première fois. Elle n’était pas seule. Il attendait quelqu’un. De longs regards. Puis une silhouette qui disparu au bout de la rue. La seconde fois, elle n’était pas encore seule. Et il attendait toujours. Regards de plus en plus insistants. Sourires. Elle avait des dents de vampire. (Le sang, encore.) Puis la troisième fois. Seule, mais perturbée. Lui, toujours planté dans ce coin de rue. Elle s’arrête, sur le trottoir d’en face. Il était intriguant. Ils se dévisageaient, immobiles. Un bus passe entre eux. Et doucement, elle s’éloigne. L’espoir part aussi.
Longtemps elle s’en rappelerait. Mélangeant ça parmi tout ce vêcu inclassable.
Des images frappent, des mots aussi. Trois phrases qu’elle n’oublierait jamais. “Si tu es incapable de te respecter, respecte au moins les autres!” “Commence par t’aimer, si tu veux l’être.” “Est-ce qu’un jour, tu vas te décider à avoir des amis intéressants? Tu n’as pas besoin de te forcer à être intéressante, tu l’es.”
Des résumés impossibles à faire. Des choses impossibles à dire. Et lui, inaccessible. Personne ne l’est. Un fantasme.
Incapable d’être “je” et “nous” par conséquence. Beaucoup de “elles”, qui se confondent, se mélangent au milieu des mensonges, entre les “ils”. Se perdre. Ne plus distinguer le vrai du faux. Ne plus savoir du tout.
Changer de prénoms, d’âges. Mais être incapable de changer de lieu. Garder une racine, dans cette mascarade.
Partir sur une Ella inconnue. Et au fil des lettres, devenir elle. Ce n’est pas de la fiction, ce n’était pas “un exercice de style destiné à faire passer le temps”. Juste une incarnation dans des mots.
Chercher quelque chose, quelqu’un. Un visage, un repère auquel se raccrocher. Pour ne pas étouffer. Ça doit être possible de s’étouffer en souriant.
Avaler, c’est facile. Ça fatigue tellement moins que de faire sortir, de vomir.
Ça soulage moins aussi...
Longtemps elle s’en rappelerait. Mélangeant ça parmi tout ce vêcu inclassable.
Des images frappent, des mots aussi. Trois phrases qu’elle n’oublierait jamais. “Si tu es incapable de te respecter, respecte au moins les autres!” “Commence par t’aimer, si tu veux l’être.” “Est-ce qu’un jour, tu vas te décider à avoir des amis intéressants? Tu n’as pas besoin de te forcer à être intéressante, tu l’es.”
Des résumés impossibles à faire. Des choses impossibles à dire. Et lui, inaccessible. Personne ne l’est. Un fantasme.
Incapable d’être “je” et “nous” par conséquence. Beaucoup de “elles”, qui se confondent, se mélangent au milieu des mensonges, entre les “ils”. Se perdre. Ne plus distinguer le vrai du faux. Ne plus savoir du tout.
Changer de prénoms, d’âges. Mais être incapable de changer de lieu. Garder une racine, dans cette mascarade.
Partir sur une Ella inconnue. Et au fil des lettres, devenir elle. Ce n’est pas de la fiction, ce n’était pas “un exercice de style destiné à faire passer le temps”. Juste une incarnation dans des mots.
Chercher quelque chose, quelqu’un. Un visage, un repère auquel se raccrocher. Pour ne pas étouffer. Ça doit être possible de s’étouffer en souriant.
Avaler, c’est facile. Ça fatigue tellement moins que de faire sortir, de vomir.
Ça soulage moins aussi...
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Mercredi (03/03/04)
Trois fois toi, moi fois toi. J'ai pas trop la foi
Je me surprends à aller voir s’il m’a envoyé un mail. Alors que j’ai changé son mot de passe la veille et qu’il ne peut donc plus accéder à sa boite.
Les exams me détraquent en fait. Ce n’est que deux, trois heures par jour cependant ça me fatigue plus que huit heures de cours.
Je suis décalée, je ne sais pas quel jour on est. Je ne suis pas en vacances, mais on ne peut pas dire non plus que je travaille. C’est vraiment bizarre, ça change et j’aime ça.
J’allais faire référence à mon post d’hier seulement vu que je l’ai pas posté...
En ce moment, j’écris pleins de posts, mais justement je ne les poste pas.
Ah oui, ce midi, j’étais bien en forme pour écrire un post bien percutant. Mais j’avais autre chose à faire.
Voilà, les blogs c’est vraiment un truc d’égocentriques.
Ne fais pas semblant de te dénigrer alors que tu le penses même pas.
Ne fais pas semblant de te rebeller alors que tu es conformiste.
Ne pas pas semblant de les mépriser alors que tu rêverais de faire partie d’eux.
Ne fais pas semblant d’être autre chose que ce que tu es.
Et enfin ne fais pas semblant d’avoir une vie alors que tu n’en as pas.
Ne t’échappes plus. Ne fuis plus. Reste. Et affronte. Parcequ’on a qu’une vie. Et que la vivre qu’à moitié c’est la gacher.
Comprenne qui pourra.
(J’entends déjà des rires sardoniques. C’est ça. Prenez tout de haut. Faites comme si vous vous en foutiez. Si vous avez mal, c’est pas pour rien. C’est pas un jeu comme vous le prétendez pour travestir la réalité. )
Les exams me détraquent en fait. Ce n’est que deux, trois heures par jour cependant ça me fatigue plus que huit heures de cours.
Je suis décalée, je ne sais pas quel jour on est. Je ne suis pas en vacances, mais on ne peut pas dire non plus que je travaille. C’est vraiment bizarre, ça change et j’aime ça.
J’allais faire référence à mon post d’hier seulement vu que je l’ai pas posté...
En ce moment, j’écris pleins de posts, mais justement je ne les poste pas.
Ah oui, ce midi, j’étais bien en forme pour écrire un post bien percutant. Mais j’avais autre chose à faire.
Voilà, les blogs c’est vraiment un truc d’égocentriques.
Ne fais pas semblant de te dénigrer alors que tu le penses même pas.
Ne fais pas semblant de te rebeller alors que tu es conformiste.
Ne pas pas semblant de les mépriser alors que tu rêverais de faire partie d’eux.
Ne fais pas semblant d’être autre chose que ce que tu es.
Et enfin ne fais pas semblant d’avoir une vie alors que tu n’en as pas.
Ne t’échappes plus. Ne fuis plus. Reste. Et affronte. Parcequ’on a qu’une vie. Et que la vivre qu’à moitié c’est la gacher.
Comprenne qui pourra.
(J’entends déjà des rires sardoniques. C’est ça. Prenez tout de haut. Faites comme si vous vous en foutiez. Si vous avez mal, c’est pas pour rien. C’est pas un jeu comme vous le prétendez pour travestir la réalité. )
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Samedi (28/02/04)
Réveil
Pourquoi romancer les gens? Choisir deux, ou trois choses qui prêtent à sourire.
Les énoncer de manière très jolie. Faire son petit effet. Et se sentir content(e) de soi.
Ce n’est pas médiocre. C’est talentueux. Je m’enfonce j’crois là.
Surtout que je ne sais pas de quoi je parle.
Comme le soir, passé une certaine heure, je ne sais plus de quoi je parle. Je sors toutes les conneries qui me passent par la tête sans même m’apercevoir que je les dis.
Je ris pour rien.
J’ai l’impression qu’on peut lire dans mes pensées parfois. Comme hier soir, dans cette chambre d’hotel avec ma soeur qui avait décidé de dormir par terre. (La veille, elle avait dormi dans la baignoire). À partir d’un certain niveau d’absurdité, je ne réagis même plus. Je renonce. J’étais persuadée qu’elle allait savoir à quoi je rêvais en m’endormant. Je n’osais pas penser. Et rien que ça me donnait une sensation d’étouffement.
Ça m’a fait penser qu’en fait, je déteste me réveiller à proximité de quelqu’un.
Avec S., le matin, quand j’emergeais de mes rêves, j’avais envie de lui foutre des baffes. Je ne sais même pas pourquoi. Dans ce lit miniscule où on était deux alors qu’il était une place, avec la chaleur, je haïssais ces réveils.
C’est valable avec n’importe qui. Sauf quand on rentre, que c’est presque le matin, qu’on est tous morts de fatigue, qu’on s’effrondre, et qu’on se réveille quelques heures après complètement hallucinés.
Et sauf avec P. bien sûr. Enfin avant. J’adorais dormir avec lui, dans la même chambre. Parler pendant des heures, mourir de rire, commenter la radio, écouter de la musique. Je faisais tout pour l’allumer. Je mettais une petite nuisette, ou mon débardeur le plus transparant avec un mini-short. Quand j’étais petite, j’étais “amoureuse” de lui. Il était grand, fort, c’était lui qui menait tous nos jeux. J’avais même été jalouse quand L. avait mentionné avec insistance une fille avec qui il était amie. Quand il est passé en sixième, j’étais en CM1. J’avais peur qu’il se désinteresse de moi maintenant qu’il était un grand collègien. C’était lui qui dominait, moi qui suivait. (Enfin, ça c’est la version que j’ai, la sienne doit être différente). Alors quand j’ai grandi, j’ai compris qu’il y avait un moyen pour me venger, pour le dominer. (Voilà c’est ça ma vision de relations humaines : des rapports de force. Pas brillant) J’ai tout fait pour le séduire. Je feignais même de parler dans mon sommeil. Je sais plus ce que je racontais d’ailleurs.
Quelle conne! Mais quelle conne! Lui avoir raconter ce qui c’était passé avec ... rien que pour le rendre jaloux. Lui jetter un string à la gueule, me promener à moitié à poil devant lui. Parler de sexe toute la journée (en même temps à l’époque je passais mon temps à en parler et avec n’importe qui). Je le provoquais en permanence. Je n’étais même pas attirée par lui en plus. Et finalement y arriver. Je ne sais pas ce qu’il ressent/ a ressenti pour moi. Je suppose que je lui ai plu. Je sais qu’il a eu mal après.
Saez en fond (que j’ai été incapable d’écouter après pendant des mois), l’odeur de noix de coco, allongés, mon nez touchait le sien, son souffle. Je me demandais “c’est impossible, on ne va pas s’embrasser, pas lui”. Le reste est flou, je me revois lui embrasser le torse, lui dire “jai envie de toi”. C’était faux tout ça. Il aurait du le savoir, il me connaissait lui. Les autres ne savaient rien de moi, mais lui!
Et après le cirque habituel.
(Mais en même temps, on a toujours flirté ensemble. De manière plus ou moins consciente. En pensant qu’on ne passerait jamais à l’acte. Parceque c’était impossible. Interdit.)
Enfin tout ça pour dire qu’avant j’aimais me réveiller à côté de lui. Je me réveillais toujours avant lui. Je le regardais, me demandant à quoi il rêvait. Je ne faisais surtout aucun bruit pour le laisser dormir. Et je crois que j’étais heureuse. D’innocence, de naïveté. De connerie aussi. (‘Fin ça, ça n’a pas trop changé.)
Les énoncer de manière très jolie. Faire son petit effet. Et se sentir content(e) de soi.
Ce n’est pas médiocre. C’est talentueux. Je m’enfonce j’crois là.
Surtout que je ne sais pas de quoi je parle.
Comme le soir, passé une certaine heure, je ne sais plus de quoi je parle. Je sors toutes les conneries qui me passent par la tête sans même m’apercevoir que je les dis.
Je ris pour rien.
J’ai l’impression qu’on peut lire dans mes pensées parfois. Comme hier soir, dans cette chambre d’hotel avec ma soeur qui avait décidé de dormir par terre. (La veille, elle avait dormi dans la baignoire). À partir d’un certain niveau d’absurdité, je ne réagis même plus. Je renonce. J’étais persuadée qu’elle allait savoir à quoi je rêvais en m’endormant. Je n’osais pas penser. Et rien que ça me donnait une sensation d’étouffement.
Ça m’a fait penser qu’en fait, je déteste me réveiller à proximité de quelqu’un.
Avec S., le matin, quand j’emergeais de mes rêves, j’avais envie de lui foutre des baffes. Je ne sais même pas pourquoi. Dans ce lit miniscule où on était deux alors qu’il était une place, avec la chaleur, je haïssais ces réveils.
C’est valable avec n’importe qui. Sauf quand on rentre, que c’est presque le matin, qu’on est tous morts de fatigue, qu’on s’effrondre, et qu’on se réveille quelques heures après complètement hallucinés.
Et sauf avec P. bien sûr. Enfin avant. J’adorais dormir avec lui, dans la même chambre. Parler pendant des heures, mourir de rire, commenter la radio, écouter de la musique. Je faisais tout pour l’allumer. Je mettais une petite nuisette, ou mon débardeur le plus transparant avec un mini-short. Quand j’étais petite, j’étais “amoureuse” de lui. Il était grand, fort, c’était lui qui menait tous nos jeux. J’avais même été jalouse quand L. avait mentionné avec insistance une fille avec qui il était amie. Quand il est passé en sixième, j’étais en CM1. J’avais peur qu’il se désinteresse de moi maintenant qu’il était un grand collègien. C’était lui qui dominait, moi qui suivait. (Enfin, ça c’est la version que j’ai, la sienne doit être différente). Alors quand j’ai grandi, j’ai compris qu’il y avait un moyen pour me venger, pour le dominer. (Voilà c’est ça ma vision de relations humaines : des rapports de force. Pas brillant) J’ai tout fait pour le séduire. Je feignais même de parler dans mon sommeil. Je sais plus ce que je racontais d’ailleurs.
Quelle conne! Mais quelle conne! Lui avoir raconter ce qui c’était passé avec ... rien que pour le rendre jaloux. Lui jetter un string à la gueule, me promener à moitié à poil devant lui. Parler de sexe toute la journée (en même temps à l’époque je passais mon temps à en parler et avec n’importe qui). Je le provoquais en permanence. Je n’étais même pas attirée par lui en plus. Et finalement y arriver. Je ne sais pas ce qu’il ressent/ a ressenti pour moi. Je suppose que je lui ai plu. Je sais qu’il a eu mal après.
Saez en fond (que j’ai été incapable d’écouter après pendant des mois), l’odeur de noix de coco, allongés, mon nez touchait le sien, son souffle. Je me demandais “c’est impossible, on ne va pas s’embrasser, pas lui”. Le reste est flou, je me revois lui embrasser le torse, lui dire “jai envie de toi”. C’était faux tout ça. Il aurait du le savoir, il me connaissait lui. Les autres ne savaient rien de moi, mais lui!
Et après le cirque habituel.
(Mais en même temps, on a toujours flirté ensemble. De manière plus ou moins consciente. En pensant qu’on ne passerait jamais à l’acte. Parceque c’était impossible. Interdit.)
Enfin tout ça pour dire qu’avant j’aimais me réveiller à côté de lui. Je me réveillais toujours avant lui. Je le regardais, me demandant à quoi il rêvait. Je ne faisais surtout aucun bruit pour le laisser dormir. Et je crois que j’étais heureuse. D’innocence, de naïveté. De connerie aussi. (‘Fin ça, ça n’a pas trop changé.)
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Mardi (24/02/04)
Encore...
Crise de tremblements. S’accrocher à son téléphone. Répondeur. “Euh... je suis désolée... euh je suis désolée pour tout ce que j’ai fait...”. Pathétique. Il va penser que je joue encore. Rappeler. “Euh... je... euh... je sais pas pourquoi je fais toujours n’importe quoi...” Même pas assez courageuse pour dire autre chose. Même pas capable.
Mal de dos. Larmes sur mes révisions. Peur de l’avenir. Peur de ne jamais changer.
Ridicule. Détruire ceux qui ne le méritent pas. Et admirer ceux qui méritent le mépris.
Fuir.
Mais moi au moins je ne suis pas assez faible au point de faire ça par sms. Pas comme elle. Comme si elle croyait que ça allait me toucher. Elle n’a toujours pas compris que j’avais tiré un trait. Fini. Enterré. Classé.
Un massage, c’est ça qui me faudrait. Juste un massage. Besoin de rien d’autre.
(C’est faux, c’est faux. J’ai besoin d’autre chose. Mais je me mens. Comme toujours. Tellement plus simple de cacher la réalité derrière un besoin futile. Pour oublier)
Mal de dos. Larmes sur mes révisions. Peur de l’avenir. Peur de ne jamais changer.
Ridicule. Détruire ceux qui ne le méritent pas. Et admirer ceux qui méritent le mépris.
Fuir.
Mais moi au moins je ne suis pas assez faible au point de faire ça par sms. Pas comme elle. Comme si elle croyait que ça allait me toucher. Elle n’a toujours pas compris que j’avais tiré un trait. Fini. Enterré. Classé.
Un massage, c’est ça qui me faudrait. Juste un massage. Besoin de rien d’autre.
(C’est faux, c’est faux. J’ai besoin d’autre chose. Mais je me mens. Comme toujours. Tellement plus simple de cacher la réalité derrière un besoin futile. Pour oublier)
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Dimanche (22/02/04)
Bonheur, voyage scolaire...
Bientôt, le voyage en Angleterre avec ma classe. Et je rappelle de celui de l’année dernière. Tout bonnement génial.
Les délires avec Cl à chanter en courant sous la pluie jusqu’à avoir des points de côté, la famille tarée qu’on s’était tapé, la chienne qui nous sautait dessus.
Tout le monde chantait Alphonse Brown dans le car. J’avais monté la secte des traits, j’étais la gouroute, pour y appartenir il fallait se colorier la main. Mes disciples m’avaient déchu, j’avais fini exclave de la secte, les cheveux dans tous les sens, le visage barbouillé de feutre. Et je hurlais dans tout le car. Le prof, qui m’adorait bien sûr, disait “Ah c’est encore ... qui délire!”. On avait une vue plongeante sur les chauffeurs routiers à qui on faisait de grands signes. On en a même vu un, obèse, qui se branlait en nous regardant. Immonde.
De mes manifs contre la guerre en Irak, j’avais retenu le magnifique slogan “We don’t want your fucking war” et je le gueulais dans la rue. Le prof avait peur que ça finisse en “incident diplomatique” et m’avait lancé un “Maintenant tu fermes ta gueule!”.
Les anglais, si ravissants avec leurs cheveux roux mais si désesperemment coincés. Les garçons esseyaient de m’arranger un coup avec tous les jeunes en uniforme qui passaient “She’s a bitch! It’s free” ils répétaient avec le si beau accent français et moi qui prenait la pose.
Un après-midi de folie dont je me souviendrais toujours avec M., une visite de Bristol, le red-bull, un centre commercial, on riait tellement sans raisons qu’on en pleurait. On se tenait pas l’épaule, on faisait n’importe quoi.
Puis la visite d’un village paumé, une étendue d’eau au milieu. A. et J. qui m’attrapaient et voulaient me balancer dedans. Ils m’avaient acheté plein de bière dégueu en échange de quoi je devais aller draguer des petites anglaises pour eux.
Un pic-nique sur une colline et je ne sais pas pourquoi j’avais envie de me rouler dans l’herbe. On avait descendu la colline en roulant avec A sous les regards ébahis des autres. Le pantalon devenu vert, de l’herbe partout dans les cheveux, envie de vomir et cette impression d’avoir de nouveau cinq ans. Tout simplement le bonheur!
J’avais aussi découvert E. qui m’a après coup avoué qu’elle me prenait pour une folle (elle n’a d’ailleurs pas changé d’avis depuis) C’était bien. :)
J’ai encore pleins de merveilleux souvenirs qui remontent...
Une semaine d’euphorie permanente. Un bonheur de gamine. Ça avait certes mal fini mais qu’est ce que je m’étais amusée!
Cette année, ce ne sera pas pareil. D’abord ce ne sont pas les mêmes personnes, pas la même classe, pas la même ambiance. Et je ne suis pas la même.
Je verrais bien, après tout, certaines personnes peuvent se réveler surprenantes...
Les délires avec Cl à chanter en courant sous la pluie jusqu’à avoir des points de côté, la famille tarée qu’on s’était tapé, la chienne qui nous sautait dessus.
Tout le monde chantait Alphonse Brown dans le car. J’avais monté la secte des traits, j’étais la gouroute, pour y appartenir il fallait se colorier la main. Mes disciples m’avaient déchu, j’avais fini exclave de la secte, les cheveux dans tous les sens, le visage barbouillé de feutre. Et je hurlais dans tout le car. Le prof, qui m’adorait bien sûr, disait “Ah c’est encore ... qui délire!”. On avait une vue plongeante sur les chauffeurs routiers à qui on faisait de grands signes. On en a même vu un, obèse, qui se branlait en nous regardant. Immonde.
De mes manifs contre la guerre en Irak, j’avais retenu le magnifique slogan “We don’t want your fucking war” et je le gueulais dans la rue. Le prof avait peur que ça finisse en “incident diplomatique” et m’avait lancé un “Maintenant tu fermes ta gueule!”.
Les anglais, si ravissants avec leurs cheveux roux mais si désesperemment coincés. Les garçons esseyaient de m’arranger un coup avec tous les jeunes en uniforme qui passaient “She’s a bitch! It’s free” ils répétaient avec le si beau accent français et moi qui prenait la pose.
Un après-midi de folie dont je me souviendrais toujours avec M., une visite de Bristol, le red-bull, un centre commercial, on riait tellement sans raisons qu’on en pleurait. On se tenait pas l’épaule, on faisait n’importe quoi.
Puis la visite d’un village paumé, une étendue d’eau au milieu. A. et J. qui m’attrapaient et voulaient me balancer dedans. Ils m’avaient acheté plein de bière dégueu en échange de quoi je devais aller draguer des petites anglaises pour eux.
Un pic-nique sur une colline et je ne sais pas pourquoi j’avais envie de me rouler dans l’herbe. On avait descendu la colline en roulant avec A sous les regards ébahis des autres. Le pantalon devenu vert, de l’herbe partout dans les cheveux, envie de vomir et cette impression d’avoir de nouveau cinq ans. Tout simplement le bonheur!
J’avais aussi découvert E. qui m’a après coup avoué qu’elle me prenait pour une folle (elle n’a d’ailleurs pas changé d’avis depuis) C’était bien. :)
J’ai encore pleins de merveilleux souvenirs qui remontent...
Une semaine d’euphorie permanente. Un bonheur de gamine. Ça avait certes mal fini mais qu’est ce que je m’étais amusée!
Cette année, ce ne sera pas pareil. D’abord ce ne sont pas les mêmes personnes, pas la même classe, pas la même ambiance. Et je ne suis pas la même.
Je verrais bien, après tout, certaines personnes peuvent se réveler surprenantes...
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Samedi (21/02/04)
À part ça
C’est drôle. On croit toujours tout savoir sur les gens, on a ses petites idées préconçues (celui-là il est pas très malin, il ne m’apportera rien...). On les fréquente plus ou moins pendant des années. Puis un jour, on les découvre. Et on s’dit qu’on est qu’une conne prétentieuse.
C’est pas du haut niveau. Mais simplement, je n’aurais jamais imaginé que lui puisse penser ça. Ma résolution de m’ouvrir plus (au sens figuré pour changer du sens propre...) aux autres est en fin de compte pas si dénuée de sens que ça.
D’accord, c’est rien. Ça me fait quand même plaisir.
Un garçon dit : Au fait, tu as un mec?
Moi dit : Non
Un garçon dit : Oh tu trouveras, j’en suis sûr, regardes comment t’es jolie
Moi dit : Mouais mais ça dure jamais longtemps
Un garçon dit : Bah ça, c’est peut-être ton caractère, t’es peut-être pas faite pour les hommes normaux
Moi dit : Et je suis faite pour quoi? les ET? les télétubbies?
Un garçon dit : Ah ah ah! c’est pas ce que j’ai voulu dire, mais dis toi que t’as un caractère difficile a cerner, c’est ce qui fait ta personnalité, mais bon pour certains mecs peut-être que ça convient pas
Moi dit : C’est à dire j’ai un caractère difficile à cerner?
Un garçon dit : Tu vois, moi je te trouve lunatique, un jour tu peux être adorable puis relou le lendemain. Mais si ces mecs ont pas su saisir leur chance, ça les regarde, faut pas se désespérer pour autant
Moi dit : Et pourquoi faut pas désespérer?
Un garçon dit :Tu vois c’est ce genre de questions qui agace! On dirait qu’il y a de l’arrogance dans ce que tu dis
Moi dit : Mais non! C’est juste une question! On prend toujours mal ce que je dis alors que c’est pas méchant!
Un garçon dit : Voilà je ne sais pas pourquoi mais c’est cette image que tu renvoies aux gens. Et puis on sait jamais quand t’es sérieuse ou pas...
En fait, c’est quoi ton problème avec les mecs?
Moi dit : J’me lasse assez vite...
Un garçon dit : Mais aussi tu peux pas les jeter comme un chiffon comme ça...
Enfin les mecs sont bizarres, moi si j’étais sorti avec toi, ça aurait été pépère
Moi dit : Okay donc s’ils sont bizarres, c’est pas d'ma faute mais de la leur
Un garçon dit : Non pas vraiment, enfin je vois comment t’es, regardes le dernier tu l’a jeté parce qu’il te soulait. J’te vois bien jouer ta comédie à dire “j’ai pas besoin de mec” mais j’te connais t’es en manque d’affection!
Tu as besoin d'un mec pour le regard des autres ou parce que tu veux vivre quelque chose de sérieux?
Moi dit : Je sais pas trop, ça me fait flipper de m’engager, toute façon ça existe pas l'amour
Un garçon dit : Si ca existe mais c’est pas éternel. Ça finira par t’arriver et là tu diras plus que ça n’existe pas...
Moi dit : Comment tu veux que je trouve un mec que j'arrive vraiment à aimer?
Un garçon dit : Je pense que ça se trouve pas, tu tombes dessus. Enfin ça arrivera, faut juste esseyer de provoquer les choses
Moi dit : Comment provoquer les choses?
Un garçon dit : À toi de voir
C’est pas du haut niveau. Mais simplement, je n’aurais jamais imaginé que lui puisse penser ça. Ma résolution de m’ouvrir plus (au sens figuré pour changer du sens propre...) aux autres est en fin de compte pas si dénuée de sens que ça.
D’accord, c’est rien. Ça me fait quand même plaisir.
Un garçon dit : Au fait, tu as un mec?
Moi dit : Non
Un garçon dit : Oh tu trouveras, j’en suis sûr, regardes comment t’es jolie
Moi dit : Mouais mais ça dure jamais longtemps
Un garçon dit : Bah ça, c’est peut-être ton caractère, t’es peut-être pas faite pour les hommes normaux
Moi dit : Et je suis faite pour quoi? les ET? les télétubbies?
Un garçon dit : Ah ah ah! c’est pas ce que j’ai voulu dire, mais dis toi que t’as un caractère difficile a cerner, c’est ce qui fait ta personnalité, mais bon pour certains mecs peut-être que ça convient pas
Moi dit : C’est à dire j’ai un caractère difficile à cerner?
Un garçon dit : Tu vois, moi je te trouve lunatique, un jour tu peux être adorable puis relou le lendemain. Mais si ces mecs ont pas su saisir leur chance, ça les regarde, faut pas se désespérer pour autant
Moi dit : Et pourquoi faut pas désespérer?
Un garçon dit :Tu vois c’est ce genre de questions qui agace! On dirait qu’il y a de l’arrogance dans ce que tu dis
Moi dit : Mais non! C’est juste une question! On prend toujours mal ce que je dis alors que c’est pas méchant!
Un garçon dit : Voilà je ne sais pas pourquoi mais c’est cette image que tu renvoies aux gens. Et puis on sait jamais quand t’es sérieuse ou pas...
En fait, c’est quoi ton problème avec les mecs?
Moi dit : J’me lasse assez vite...
Un garçon dit : Mais aussi tu peux pas les jeter comme un chiffon comme ça...
Enfin les mecs sont bizarres, moi si j’étais sorti avec toi, ça aurait été pépère
Moi dit : Okay donc s’ils sont bizarres, c’est pas d'ma faute mais de la leur
Un garçon dit : Non pas vraiment, enfin je vois comment t’es, regardes le dernier tu l’a jeté parce qu’il te soulait. J’te vois bien jouer ta comédie à dire “j’ai pas besoin de mec” mais j’te connais t’es en manque d’affection!
Tu as besoin d'un mec pour le regard des autres ou parce que tu veux vivre quelque chose de sérieux?
Moi dit : Je sais pas trop, ça me fait flipper de m’engager, toute façon ça existe pas l'amour
Un garçon dit : Si ca existe mais c’est pas éternel. Ça finira par t’arriver et là tu diras plus que ça n’existe pas...
Moi dit : Comment tu veux que je trouve un mec que j'arrive vraiment à aimer?
Un garçon dit : Je pense que ça se trouve pas, tu tombes dessus. Enfin ça arrivera, faut juste esseyer de provoquer les choses
Moi dit : Comment provoquer les choses?
Un garçon dit : À toi de voir
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Vendredi (20/02/04)
Droit au but
--> Comment mettre plus de deux heures pour rentrer chez soi au lieu de trente minutes?
De Saint-Michel, je prends normalement un rer, puis un autre, et enfin ma ligne habituelle pour rentrer chez moi.
Je prends le rer C un peu au hasard. Une fois à l’intérieur, je m’aperçois qu’il ne va pas à mon changement habituel. Bon. Il va à Péreire et je dois y aller c’est donc parfait.
Deux stations plus loin : merde, pourquoi on s’éloigne de Péreire?
À Austerlitz, je descends. Je vais prendre le train qui est sur le quai d’en face persuadée que c’est celui qui va dans la bonne direction.
Le rer est à l’air libre, des pavillons, des barres défilent. Impression que l’on est plus à Paris.
Le train s’arrête au bout de dix minutes. Je vois une pancarte : Choisy Le Roi. Choisy Le Roi? C’est quoi ça? Pour moi c’est la banlieue lointaine, le bout du monde. Comment ça ce n’est pas une légende, il y a vraiment quelque chose après Paris?
Je vais sur le quai d’en face qui cette fois va dans la bonne direction. Je tremble de froid. Des filles dansent sur le quai d’en face. Sensation un peu surréaliste dans cette gare inconnue, comme si le temps s’arrêtait.
Le rer met dix minutes pour arriver. Je lis avec attention les stations desservies, il y a au moins trois directions différentes, je ne comprends rien. J’ai un problème de repérage dans l’espace (c’est ce qu’ils avaient dit en tout cas à la maternelle). Je ne connais ni ma droite ni ma gauche. Est, ouest, nord, sud ne sont que des notions abstraites pour moi. Je peux tourner en rond pendant des heures dans une rue sans m’en apercevoir.
Je ne sais pas pourquoi je me persuade que le rer dessert les Champs-Elysées (d’où je sais rentrer chez moi) alors que c’est le Champ de Mars. Je descends comme une conne et me retrouve paumée à côté de la tour Eiffel. Un type au crane rasé avec un kilt passe. Zen. Il n’y a que des touristes et ces types qui veulent me vendre une putain de Tour Eiffel. Je me fais accoster par des Polonais stupides. Je me tape tout le Champ de Mars à pied jusqu’à l’école militaire. Je vois alors un arrêt du 92 qui mène à Péreire. Miracle, le bus arrive. Je monte dedans. Et évidemment ce n’est pas la bonne direction. (Non, non je ne le fais pas exprès). Je descends aux Invalides, traverse la rue, et prends enfin le 92 dans la bonne direction! J’arrive à descendre au bon arrêt. Je dois aller chercher mes nouvelles lentilles à côté de la place. Je commence à la traverser mais me trompe de rue. Je retraverse alors sans regarder, manque de me faire écraser par une moto. Le motard s’arrête et me lance un “Alors jeune fille!”. Je crois que j’ai l’air perdu. J’arrive enfin chez l’opticien. Puis je rentre chez moi en métro sans me tromper. Bravo.
(Pourquoi il y a des gens qui arrivent à se repérer à l’instinct dans des lieux inconnus?
Quel est le truc qui ne marche pas dans mon cerveau et m’empêche de me repérer?)
Ça doit être mon inconscient qui voulait que je me perde. Oui oui mon inconscient (non non pas ma connerie...)
Je prends le rer C un peu au hasard. Une fois à l’intérieur, je m’aperçois qu’il ne va pas à mon changement habituel. Bon. Il va à Péreire et je dois y aller c’est donc parfait.
Deux stations plus loin : merde, pourquoi on s’éloigne de Péreire?
À Austerlitz, je descends. Je vais prendre le train qui est sur le quai d’en face persuadée que c’est celui qui va dans la bonne direction.
Le rer est à l’air libre, des pavillons, des barres défilent. Impression que l’on est plus à Paris.
Le train s’arrête au bout de dix minutes. Je vois une pancarte : Choisy Le Roi. Choisy Le Roi? C’est quoi ça? Pour moi c’est la banlieue lointaine, le bout du monde. Comment ça ce n’est pas une légende, il y a vraiment quelque chose après Paris?
Je vais sur le quai d’en face qui cette fois va dans la bonne direction. Je tremble de froid. Des filles dansent sur le quai d’en face. Sensation un peu surréaliste dans cette gare inconnue, comme si le temps s’arrêtait.
Le rer met dix minutes pour arriver. Je lis avec attention les stations desservies, il y a au moins trois directions différentes, je ne comprends rien. J’ai un problème de repérage dans l’espace (c’est ce qu’ils avaient dit en tout cas à la maternelle). Je ne connais ni ma droite ni ma gauche. Est, ouest, nord, sud ne sont que des notions abstraites pour moi. Je peux tourner en rond pendant des heures dans une rue sans m’en apercevoir.
Je ne sais pas pourquoi je me persuade que le rer dessert les Champs-Elysées (d’où je sais rentrer chez moi) alors que c’est le Champ de Mars. Je descends comme une conne et me retrouve paumée à côté de la tour Eiffel. Un type au crane rasé avec un kilt passe. Zen. Il n’y a que des touristes et ces types qui veulent me vendre une putain de Tour Eiffel. Je me fais accoster par des Polonais stupides. Je me tape tout le Champ de Mars à pied jusqu’à l’école militaire. Je vois alors un arrêt du 92 qui mène à Péreire. Miracle, le bus arrive. Je monte dedans. Et évidemment ce n’est pas la bonne direction. (Non, non je ne le fais pas exprès). Je descends aux Invalides, traverse la rue, et prends enfin le 92 dans la bonne direction! J’arrive à descendre au bon arrêt. Je dois aller chercher mes nouvelles lentilles à côté de la place. Je commence à la traverser mais me trompe de rue. Je retraverse alors sans regarder, manque de me faire écraser par une moto. Le motard s’arrête et me lance un “Alors jeune fille!”. Je crois que j’ai l’air perdu. J’arrive enfin chez l’opticien. Puis je rentre chez moi en métro sans me tromper. Bravo.
(Pourquoi il y a des gens qui arrivent à se repérer à l’instinct dans des lieux inconnus?
Quel est le truc qui ne marche pas dans mon cerveau et m’empêche de me repérer?)
Ça doit être mon inconscient qui voulait que je me perde. Oui oui mon inconscient (non non pas ma connerie...)
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Jeudi (19/02/04)
Save My Soul
Je hais la solitude. Je ne supporte pas me retrouver seule, face à moi-même pendant des heures. Je deviens vraiment folle. Je serais prête à faire nimporte quoi plutôt que de continuer comme ça une semaine encore. J’ai besoin de parler, de voir du monde. Je mets en vain la télé, la musique à fond pour tromper mon ennui. Je pourrais appeler, donner des rendez-vous. Mais je suis lâche. Je suis très très angoissée. Je déteste les vacances finalement. J’aurais du accepter la proposition de P., venir chez lui pendant quelques jours. J’aurais même du aller chez ma grand-mère. Au point où j’en suis j’irais nimporte où plutôt que de rester encore ici seule.
La ville est un leurre. On se dit que quoi qu’il arrive on est toujours entouré. Partout. Dans la rue, dans le métro, il y aura toujours du monde. Seulement, on a beau être entouré de centaines de personnes, ces gens s’en foutent de vous. Vous pouvez crever devant eux, ils ne lêveront pas les yeux. Les plus délicats éviteront votre cadavre.
Je viens de passer une heure à fouiller dans les affaires de ma mère pour trouver des médicaments. J’ai trouvé : des préservatifs, des bijoux de famille, des photos plus ou moins récentes, son carnet intime (que je n’ai pas lu), des contrats, un chéquier. Mais rien d’autre, pas le moindre comprimé (à part Nicorette). J’ai envie d’hurler alors que je serais incapable de pleurer. Je me prends la tête pour rien. Je suis stupide. Je me hais dans ces moments là à un point... Je suis faible voilà. Et tellement ridicule que ça en deviendrait risible. Je suis incapable d’arrêter de fonctionner de manière aussi illogique et irrationnelle. Il faut que je fasse un truc...
La ville est un leurre. On se dit que quoi qu’il arrive on est toujours entouré. Partout. Dans la rue, dans le métro, il y aura toujours du monde. Seulement, on a beau être entouré de centaines de personnes, ces gens s’en foutent de vous. Vous pouvez crever devant eux, ils ne lêveront pas les yeux. Les plus délicats éviteront votre cadavre.
Je viens de passer une heure à fouiller dans les affaires de ma mère pour trouver des médicaments. J’ai trouvé : des préservatifs, des bijoux de famille, des photos plus ou moins récentes, son carnet intime (que je n’ai pas lu), des contrats, un chéquier. Mais rien d’autre, pas le moindre comprimé (à part Nicorette). J’ai envie d’hurler alors que je serais incapable de pleurer. Je me prends la tête pour rien. Je suis stupide. Je me hais dans ces moments là à un point... Je suis faible voilà. Et tellement ridicule que ça en deviendrait risible. Je suis incapable d’arrêter de fonctionner de manière aussi illogique et irrationnelle. Il faut que je fasse un truc...
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