C’est bizarre d’en arriver à se dire qu’on ne croit plus en rien. Que l’on plus aucune confiance en ce que disent les autres. De les regarder parler, rire, crier et de se dire “ils mentent”. Je mens aussi puisque je suis comme eux. Tout ce qu’ils disent est illusion. Ils se mentent à eux même. L’apparence toujours. Je ne vaux pas mieux, je joue le même jeu. Seulement moi je n’y crois pas.
On me dit “je serais triste si tu n’es pas là demain”, c’est faux. Qu’est ce que ça peut lui faire que je sois ou pas là? C’est encore un mensonge.
Je me fous des autres. Je suppose donc qu’ils se foutent aussi de moi. J’arrive à jouer le jeu. À faire comme si je m’y interressais. En réalité leurs sorts et tragédies m’indiffèrent. Peu de gens le savent. Un, deux, maximum trois. Tant mieux. Je ne veux pas qu’on sache qui je suis. Je préfère tricher. C’est bien plus excitant. Je trompe l’ennui en faisant comme si... Comme si j’étais comme eux. Comme si j’avais les mêmes préocupations.
C’est interessant de rentrer dans la ronde. De monter dans le manège. De participer à tout ça, ces guerres futiles, ces faux amours, ces déprimes superficielles.
Des fois, je ris vraiment. Je savoure ces instants. Ils sont éphémères comme tout.
Je ne suis pas moi. Jamais. Mais il y a-t-il un moi? Je ne sais pas...
Je n’aime pas me dévoiler pour montrer le vide ou tous ces gestes, ces choses sans sens que je ne sais même pas pourquoi je les fais.
Mais après tout, c’est nomal de ne pas savoir qui l’on est à l’adolescence... bien sûr...