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Case départ (Je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils, elles)
Il faisait chaud d’après ses souvenirs. Elle aimait la chaleur. Parce qu’elle n’avait pas le nez rouge en permanence. Parce que malgré tout, elle était une fille du Sud. Son sang était brûlant, lui rappelant constamment qui elle était. Elle avait toujours eu un rapport ambigu au sang. À la fois source de fascination, mais aussi de dégoût. Elle marchait. Cheveux dénoués, une légère brise. Ils se croisèrent une première fois. Elle n’était pas seule. Il attendait quelqu’un. De longs regards. Puis une silhouette qui disparu au bout de la rue. La seconde fois, elle n’était pas encore seule. Et il attendait toujours. Regards de plus en plus insistants. Sourires. Elle avait des dents de vampire. (Le sang, encore.) Puis la troisième fois. Seule, mais perturbée. Lui, toujours planté dans ce coin de rue. Elle s’arrête, sur le trottoir d’en face. Il était intriguant. Ils se dévisageaient, immobiles. Un bus passe entre eux. Et doucement, elle s’éloigne. L’espoir part aussi.
Longtemps elle s’en rappelerait. Mélangeant ça parmi tout ce vêcu inclassable.
Des images frappent, des mots aussi. Trois phrases qu’elle n’oublierait jamais. “Si tu es incapable de te respecter, respecte au moins les autres!” “Commence par t’aimer, si tu veux l’être.” “Est-ce qu’un jour, tu vas te décider à avoir des amis intéressants? Tu n’as pas besoin de te forcer à être intéressante, tu l’es.”
Des résumés impossibles à faire. Des choses impossibles à dire. Et lui, inaccessible. Personne ne l’est. Un fantasme.
Incapable d’être “je” et “nous” par conséquence. Beaucoup de “elles”, qui se confondent, se mélangent au milieu des mensonges, entre les “ils”. Se perdre. Ne plus distinguer le vrai du faux. Ne plus savoir du tout.
Changer de prénoms, d’âges. Mais être incapable de changer de lieu. Garder une racine, dans cette mascarade.
Partir sur une Ella inconnue. Et au fil des lettres, devenir elle. Ce n’est pas de la fiction, ce n’était pas “un exercice de style destiné à faire passer le temps”. Juste une incarnation dans des mots.
Chercher quelque chose, quelqu’un. Un visage, un repère auquel se raccrocher. Pour ne pas étouffer. Ça doit être possible de s’étouffer en souriant.
Avaler, c’est facile. Ça fatigue tellement moins que de faire sortir, de vomir.
Ça soulage moins aussi...
Ecrit par Toxange, le Lundi 8 Mars 2004, 19:47 dans la rubrique Centrik.