Toute la journée, la route. Le béton succédant au béton, passionant. De très longs “ralentissements” comme ils disent sur autoroute fm (107.7). J’aime les aires d’autoroutes. C’est ridicule mais j’adore ces arches et stations services plantées au milieu des champs. Mais là c’était infernal. Heureusement qu’il y avait la radio, ma soeur voulait Fun, ma mère France Culture, et moi, juste nimporte quoi qui fasse passer le temps. J’ai fini Lolita juste avant Lyon je crois. Il faisait nuit quand nous sommes arrivées dans la Banlieue. J’étais contente de revoir tous ces immeubles, Ikéa, et tous les magasins dans des entrepots. C’était magnifique les phares rouges et blanc avec les lumières de la ville. Je me suis amusée à prendre des photosavec mon numérique mais ça ne donnait pas grand chose. J’ai fait un grand sourire au Concorde Lafayette. On dansait dans la voiture sur le périph’, un couple nous regardait en souriant. Arrivées devant chez nous, je vois un mec passé avec une capuche sur la tête, il me regarde, fait trois pas, se retourne, me fixe, fait encore trois pas puis se reretourne et me refixe. Il a fait ça sur toute la rue. Bizarre, je suis pourtant persuadée de ne pas le connaître. Ça m’a finalement déprimée de revoir notre appart’. Je ne veux pas que la rentrée arrive. Je ne veux pas recommencer le lycée. Revoir les profs, qu’ils nous foutent encore la pression, flipper, bosser, être fatiguée, vouloir se barrer, avoir envie de pleurer tout le temps, attendre le samedi avec impatience, haïr le dimanche. Ça me saoule d’avance. Je n’ai pas envie de vivre ça toute ma vie. De chaque matin maudir mon réveil. J’espère qu’un jour, je serais heureuse de me lever et motivée pour travailler.
La fatigue du voyage aggrave encore mon état. Pour me remonter le moral, j’ai sorti un vieil album photo de moi enfant. J’ai failli pleurer, j’étais tellement insouciante, tellement naive, tellement confiante, tellement heureuse. Mais probablement que dans dix ans, je regardai des photos de moi à mon âge en me disant à quel point tout était facile à cet époque, le lycée, les copains, c’était si simple comparé à tout ce que j’ai à affronter...

(Écrit hier, posté aujourd’hui)